Orages, oh des espoirs, et des scoubidous

          

           Titre pompeux et énigmatique certes, traduisons pour les non-ufosyntaxologues (connaissance de la langue extra-terrestre) : après la pluie vient le beau temps …et ses futilités. On y est, l’apocalypse dieppoise. Les trottoirs s’envolent, des balles de ping-pong gelées s’abattent sur la cité tel Rocco sur Katsuni, les jupes des filles s’arrachent à la pelle de grêle, des dauphins aperçus sous le pont Colbert et l’homme de l’Atlantide secourant des pompiers débordés. Les employés de la mairie sont contraints de bosser un  dimanche, la C.G.T rispote et se met en intempéries dès le lundi. Les comptoirs s’enflamment de discussions hautement philosophico-normandes sur le temps qu’il fait, ou qu’il fera, sans se soucier que leurs verres les noient depuis toujours. Et cette putain de météo marine qui a toujours raison, un petit peu comme il parait à l’écoute des derniers scores européens, une Marine dont on ne devrait pas toujours gober les propos, surtout si on n’est pas encore nazi. La vraie apocalypse quoi, l’ukraine et Gaza en direct live, made in heaven, sans Hollywood ou effets numériques, en pleine face et qui mouille en vrai.  Je suis persuadé qu’il y a des énervés de ma couille locaux qui ont mis leurs lunettes 3D pour regarder la fin du monde défiler sous leurs balcons. N’y avait-il pas assez que notre président aux ongles mous pour faire office de catastrophe naturelle prise en charge immédiatement par les assurances privées de la basse- cour ?

         Descendant en surf free ride la cote de Neuville-les Dieppe, je me posais la question de la fin du monde, comme Poutine, Terminator, Francis Lalane, Benjamin Castaldi, et comme tant de grands intellectuels contemporains en fait. Dans quelle mélasse finirons nous, à défaut d’ignorer ce que nous sommes, la vie n’étant qu’une petite mort en suspend ou brulent les secondes en un cycle éternel. L’éternité, quelle vulgarité, laissons çà aux vampires, aux idées néfastes ou aux Hibernatus !!! Quand on voit tout ce qui se passe quand je suis au boulot !!! C’t’un monde ma p’tite dame, un p’tit monde qui parait grand dans son espace mais si cloisonné dans sa tolérance à la diversité. Il y aura beau avoir des tempêtes, des cyclones ou autres hérésies cataclysmiques comme l’invention de la carte électorale, on ne fera pas mieux que l’invention de la boite de bière comme orage sociétal.

          Séchés les trottoirs aujourd’hui, l’humour est au beau fixe, le dieppois paraitrait presque ouvert à la conversation, aux envolées de Beaudelaire, desproges ou Led Zeppelin…Non je plaisante. Les fientes sur le trottoir se ramassent à la pelle, un vent teuton souffle sur nos contrées, nos ministres ont ressorti la chemise fleurie de Magnum le moustachu hawaïen. Moi qui pensais que l’orage et les torrents laveraient aussi la merde. Je rentre acheter une télé juste pour savoir quel temps il fera demain, ou après-demain après tout, en fait, le surf, ce n’était pas si mal et ça fait parler les pigeons.

           Bon BFM à tous, stay connected jusqu’à la prochaine tornade, finalement celle-ci n’était que de la boue dans la « nuit et le brouillard », je vous laisse avec ça, je dois répondre à quelque bœufs qui viennent de se faire décorner.

Scal, Chro-niqueur ed’ Dieppe.